Notre éternel voyageur se préparait à l'acte ultime de sa vie - créer une réplique de lui-même. Une telle tâche nécessitait non seulement une quantité incroyable d'énergie mais aussi une parfaite connaissance de soi. Il prit une profonde respiration, fermant ses yeux et réfléchissant à son propre être, remontant à sa rencontre avec la première ombre de la magie noire qui avait bientôt consommé sa vie. Une fois de plus, comme chaque nuit, il invoqua cette obscure énergie, cette fois-ci pour répliquer chaque détail de son être, chaque cellule qui constituait son corps grand et robuste. Pendant qu'il le faisait, un phénomène étrange se produisit, une douleur intense parcourant son corps comme des éclairs noirs. Devant ses yeux fermés, une lumière brillante commença à se former. Quand il rouvrit les yeux, il fut surpris de voir une réplique exacte de lui-même. C'était lui mais aussi un autre. Son clone était un miroir reflettant son apparence, mais ses yeux étaient vides, dépourvus de personnalité et d’âme. Il était une marionnette, un leurre destiné à attirer l'attention de l'aigle. Restait maintenant à Prometheus la tâche redoutable d’instaurer un cycle pour leurrer l'aigle. Mais sur son visage barbu et anguleux, un sourire rusé étira ses lèvres. Si le sort lui avait été assez cruel pour le maudire d'une telle façon, alors il lui rendrait la pareille en prenant le dessus. Il se retourna, faisant face à l'étendue infinie de l'espace où la guerre des étoiles continuait à faire rage, sa réplique sans âme à ses côtés. Le destin de Prometheus, jadis empreint de désespoir, semblait maintenant empreint d'espoir. Son rire résonna dans le silence de l'espace quand il prépara son prochain mouvement couvert d'incertitude et d'anticipation. L'espoir était en vue, et Prometheus sourit malgré son existence maudite, un sourire empli de clarté et d'acceptation.