Alors que la nuit enveloppait le royaume de son voile ténébreux, la princesse Rosaline était perdue dans ses pensées. Sa silhouette gracile se détaillait à peine dans la sombre opulence de ses appartements. Des cristaux d'ambre brillant qui ornaient le plafond lançaient de douces éclats aléatoires, semblables à un ciel étoilé sur les murs teints de bleu nuit. Elle avait toujours aimé mentionner que chaque éclat lui rappelait un jour particulier de sa vie, un jour heureux où elle avait senti une profonde joie exercer une pression bienfaisante sur sa poitrine. Seulement, ce soir, à la lumière chancelante, ces flashbacks heureux lui semblaient lointains, perdus dans un passé qu'elle regrettait avec amertume. Son regard aux reflets émeraudes s'échoua sur la gemme, celle que le soldat cherchait. Elle brillait d'une lueur pulsante, c'était un parfait symbole du pouvoir de son royaume. Pourtant à ses yeux, elle était davantage le symbole d'une tyrannie, d'une cruauté incessante qui avait éloigné les cœurs des citoyens du vrai but d'une royauté; protéger son peuple. Sa décision de rejoindre Lysandre et ses rebelles prenait alors tout son sens. Son cœur battant fortement, elle revêtit une cape en cuir marron, glissa la gemme dans un sac de toile et sortit furtivement. Ses pas la menèrent dans les quartiers les moins connus, là où Lysandre et son groupe avaient établi leur base. Elle arriva au camp rebel où l'agitation était palpable. Le chef, Lysandre, discutait fermement avec un homme robuste, probablement Théodoric. En voyant la princesse, il interrompit leur conversation et s'avança vers elle, à la fois surpris et respectueux. Rosaline dévoila la gemme sacrée, déclençant des cris d'étonnement et de respect parmi les rebelles. Elle expliqua sa présence, sa volonté de rejoindre leur cause et la nécessité selon elle d'utiliser le pouvoir de la gemme non pas pour accentuer une guerre, mais pour restaurer l'harmonie. La princesse avait elle-même choisi son camp, elle qui avait tout, venait de tout risquer pour un avenir meilleur.