Le dernier espoir du crépuscule - 4

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C'est une nuit étouffante, comme engloutie par le poids du destin qui semble reposer sur les épaules de Lysandre. Dissimulé derrière les tentures d'obsidienne, sous couvert d'un déguisement de bouffon, il s'introduit silencieusement dans les murs du château. Ses habits chatoyants détonnent avec la gravité qui imprègne son regard. Afin d'attirer l'attention de Rosaline, il abandonne pour un temps la force du soldat et embrasse l'humilité du comédien. Malgré le bourdonnement constant de l'inquiétude qui porte ses pensées vers Rosaline et la gemme sacrée, il se donne pour tâche de faire résonner des éclats de rire à travers les murs de pierres. Tantôt, jonglant avec des fruits exotiques, tantôt, dansant une mélodie joviale, Lysandre se dévoile au monde sous des airs de bouffon. Lorsqu'il la voit finalement, Rosaline est perchée à la balustrade du palais, sa beauté ne faisant qu'une avec le clair de lune. Elle semble s'ennuyer du spectacle jusqu'à ce que ses yeux rencontrent celui du bouffon. Une complicité silencieuse semble germer à cet instant entre eux, une connexion inquantifiable qui transcende les murs de pierres et les masques qu'ils portent. Au cœur de cet échange, une promesse non formulée brille dans leurs prunelles.