L'aube naissante perçait l'obscurité, annonçant le début d'un nouveau jour. Lysandre, déchiré entre les doutes et l'espoir, fut brutalement tiré de ses pensées par le chant d'un corbairoc. Un chant différent, chargé d'urgence, qui ne pouvait signifier qu'une chose : un message en retour. Il se précipita, le cœur battant, vers le lieu de la chute du pli. Ramassant la lettre, il l'ouvrit avec une hâte fébrile. Les mots qui suivirent furent comme un souffle glacé qui perçait le cœur. Rosaline, dans sa réponse, suppliait Lysandre de renoncer à la gemme, lui offrant une autre solution : la paix entre leur deux royaumes. La perspective d'une paix, d'une fin à cette guerre interminable avait un parfum doux-amer. Cependant, Lysandre avait du mal à croire que ce serait possible sans la gemme. Les mots de Rosaline tournaient dans sa tête, chaque syllabe résonnant comme un appel à la paix. Le soldat, habitué à la froide réalité de la guerre, s'accorda une seconde pour rêver, pour espérer une existence où l'amour qu'il portait à Rosaline ne serait plus une trahison mais une bénédiction. Dans l'éclat doré de l'aube naissante, un moment de silence et de réflexion s'installa. Après une pause qui sembla durer une éternité, Lysandre prit sa décision avec une résolution ternie par la peur mais fortifiée par l'espoir.