Les jours qui suivirent la trahison de Rosaline furent les plus sombres qu'avait jamais traversés Lysandre. Il contempla silencieusement l'étroite fenêtre de sa cellule, attentif à la moindre brise qui titillait les feuilles d'un arbre découpé sur le ciel. La vue sans fin de l'horizon troublé avait capturé son âme tourmentée. Il n'avait plus rien à perdre maintenant, il n'avait plus qu'un but - la vengeance. Tanimé par ce nouvel objectif, Lysandre commença à élaborer un plan pour s'échapper. Son grand père avait été un maître serrurier et ses enseignements enfouis étaient réveillés par sa nécessité. Les gardes, insouciants devant le résigné, ne remarquèrent pas la disparition progressive des cuillères en métal. Lysandre, sous le manteau de chaque nuit, méticuleusement, créa une clé à partir des couverts, se priant lui-même pour que les enseignements de son aïeul soient fructueux. Et le moment de vérité vint, un soir d'orage. Les éclairs zébraient le ciel en lambeaux. Les gouttes tranchantes s'écrasaient sans relâche sur les dalles de sa cellule, égayant l’ambiance lugubre. Lysandre trembla d'anticipation alors qu'il insérait lentement la clé improvisée dans la serrure. La porte, indifférente pendant tout ce temps, obéit finalement aux ordres de son nouveau maître et s’ouvrit dans une lenteur immense, dévoilant un couloir sombre vers la liberté. Lysandre se faufila hors de sa cellule, se fondant dans l'ombre. Naviguant à travers une myriade de couloirs labyrinthiques, il se rendit compte du défi qui l'attendait au-delà de l'évasion. Réduire en cendres le royaume qui lui avait volé l'amour de sa vie n'était pas une tâche aisée. Il savait qu'il se jetait dans la gueule du loup, mais il était résolu à avaler son adversaire, peu importe le prix.