L'aube repousse les murs de ténèbres environnants lorsqu'Elina et Amaury, sous les regards interrogateurs des courtisans, se présentent face à face au sommet du château. Les deux porteuses de ce destinage étrange, avec leurs visages figés dans une détermination résolue, rivalisent de présence, l'étendue de leurs peines dessinant les lignes de courage sur leurs visages. L’éclat du médaillon d’argent d’Elina luibrille sous le souffle glacé du matin, reflétant la lumière crue du jour naissant. Ses vêtements, auparavant ornements de la princesse, sont maintenant la marque de sa résistance, couleurs sombres pour son deuil, matériaux robustes pour tenir le coup contre les rafales plaintives du vent. Son regard, bien que blessé, reste tenace, celui d'une femme qui n'a pas peur de fracasser l’ordre établi. Amaury, lui, est revêtu d'un manteau épais représentant la maison de son père, les couleurs criardes un contraste violent contre l'austérité du décor. Le poids du pouvoir et d’un héritage sanglant coule dans chacun de ses mouvements. Les marques ennuyeuses de son règne sont visibles sur son visage, sculptant à l'argile des traits autrefois doux. Ses yeux, d'un bleu plus farouche que jamais, brillent d'une rage contenue. Soudain, une musique s’élève, évaporée des ombres, et le duel commence. Verse après verse, Elina et Amaury jettent des mots acérés l'un à l'autre, faits de vérité inavouée et de promesses de vengeance, un hymne à la vie qu’ils ont perdue et à l’avenir qu’ils essaient de reconstruire parmi les ruines. C'est un duel non pas d’épées, mais de mots – une bataille pour rétablir la justice, la vérité, et peut-être même pour trouver la voie de la rédemption.