Maelis a quitté l'ermitage de l'oracle, son cœur lourd du poids de la prophétie. Face à l'océan tumultueux qui séparait les terres de Belféor et de Sylphie, elle revêtit furtivement un capuchon d'ébène, son reflet dans les eaux miroitantes ne lui montrant que la détermination poussée par le vent de liberté. Elle embarqua sur un bateau humble dont l'équipage, des marins endurcis et tannés par le sel et le vent, faisaient face à la mer avec une détermination silencieuse. Parmi eux se trouvait Aldebran, un brun grisonnant aux yeux comme le vert de la mer en été, qui semblait traîner un lourd passé avec lui. Alors qu'ils naviguaient à travers l'océan capricieux, l'amitié improbable entre Maelis et Aldebran se forma, unissant les cœurs solitaires dans leur quête sacrée. Maelis pénétra dans le royaume de Sylphie, une terre de tourbillons de feuilles d'automne, de ruisseaux qui chantaient, de prairies de jacinthes. La sensation de liberté et d'amour interdit se déchaînait avec la puissance d'une tempête dans le cœur de la fille de Belféor. Mais les sombres murmures de la traîtrise commencèrent lentement à impregner la terre innocente de Sylphie.