Autour d'Edalion, le monde semblait s'atténuer alors qu'une puissance inconnue l'emportait. La douleur des blessures n'était plus qu'un souvenir lointain dans son esprit revitalisé, et l'amour qu'il éprouvait pour Lenalia était une flamme qui ne faiblissait pas, mue par les vents changeants de l'adversité. Sa peau, jadis maculée de sang et marquée par le combat, était maintenant lisse et pâle comme le marbre. Ses yeux, d'un vert émeraude, brillaient d'une lueur distincte, vibrante de vie et de détermination. Soutenu par une force nouvelle, Edalion se leva pleinement de sa position accroupie, se tenant debout avec une assurance insoupçonnée. Le visage de Xerxes se déforma de rage, ses yeux ambrés projetant de sinistres reflets. La transformation soudaine d'Edalion le rendait fou de jalousie. Une main crispée sur son bâton, Xerxes crispa les dents, la fureur étouffant son bon sens. Était-ce là le fruit d'un amour contre nature, une surpuissance alimentée par le sentiment interdit et la profonde connexion entre l'ennemi qu'il prenait pour cible et la divinologue que son coeur convoitait ? Edalion, l'énergie débordante gonflant ses veines, décrocha sa précieuse lame du fourreau. De la façon dont la lumière du matin dardait sur la longue lame courbée, elle semblait bien plus qu'une simple arme. Elle portait en elle le poids des contradictions de la vie d'Edalion, des guerres livrées, de la quête spirituelle et, maintenant, elle était quart d'asile de l'amour qu'il chérissait. À cet instant précis, l'acier brillant n'était pas juste une expression de défense ou de vengeance, il était le héraut du désir d'Edalion pour un avenir où lui et Lenalia pourraient vivre libres des chaînes de l'interdit. Edalion n'attendit pas que Xerxes fasse le premier geste. Avec une agitation déterminée, il s'élança vers l'ennemi qui avait tenté de détruire son existence. Chaque pas qu'Edalion faisait résonnait dans l'air, et la confrontation imminente faisait monter la tension déjà palpable.