Le dernier espoir du crépuscule - 5

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Le matin naissant, la ville grouillait d'une énergie palpable. Les soldats s'efforçaient de préparer les défenses du palais, de patrouiller les avenues et de barricader les endroits vulnérables. Au milieu de ce chaos, Lysandre se tenait là, contemplant l'œuvre de ses actions. Il avait condamné ce royaume d'étrangers à leurs agresseurs, à ses compagnons d'armes. Son esprit était tourmenté par la culpabilité, et pourtant, une étincelle d'espoir s'était éveillée en lui. Il savait qu'il avait encore une chance de se racheter. Rosaline, sa bien-aimée Rosaline, était déchirée par les révélations de trahison. Elle observait Lysandre, ses yeux curieusement mélancoliques et remplis d'espoir. Dans son cœur, elle sentait qu'il ne faisait pas cela par trahison, mais par une volonté de protéger ceux qu'il tenait à cœur, et cela incluait son royaume. Impatiemment, elle s'éclipsa du reste du monde, cherchant à retrouver Lysandre, pour lui proposer une solution, un plan qui pourrait non seulement les sauver de l'attaque prochaine, mais aussi les rapprocher de la paix. De son côté, Lysandre était en compagnie du roi. Leurs mains se déplaçaient sur l'échiquier, les pièces noires et blanches se contestaient la suprématie sur les carrés. Lysandre avait toujours eu une passion pour les échecs, trouvant dans leurs complexités et stratégies un écho à l'art de la guerre. Il avait trouvé en le roi un partenaire de jeu talentueux, attentif et méthodique. Au fur et à mesure des coups, une certaine camaraderie grandit entre eux, malgré quelque réserve de la part du roi. A chaque avancée du pion, chaque sacrifice de la tour, chaque manoeuvre du roi, Lysandre voyait son ennemi sous un jour différent. Et il réalisa, à travers l'échiquier, que l'homme qu'il désignait comme l'ennemi n'était qu'une autre victime de cette guerre sans fin.