Maintenant isolé du monde extérieur par l'obscurité dense de la nuit, Lysandre, plein d'espoir et d'inquiétude, se prépara à écrire une deuxième lettre - cette fois pour son général, le robuste et intraitable sir Athelstan. Sa table de fortune était une large pierre plate, naturellement érodée pour une planité presque parfaite, située à l'ombre d'un chêne octogénaire. Il attrapa une deuxième feuille de vélin, sa plume et son encrier. Aux seules lueurs dansantes d'une petite bougie, l'atmosphère ressemblait à un tableau d'un maître flamand, teinté de nuances sombres mais constellé d'éclats lumineux. Le vétéran guerrier se concentra sur les mots à partager avec son supérieur. Il était conscient de la gravité de sa confession, savait qu'il s'immergeait dans des eaux incontestablement dangereuses, mais sa motivation intrinsèque était autant sa conviction de mettre fin à la guerre que son amour indéniable pour Rosaline. Dans sa lettre, Lysandre expliquait honnêtement et sans détour sa rencontre avec la princesse et son intention de négocier la paix en ses termes. Il demandait l'avis et le soutien du général en précisant ses sentiments pour Rosaline, espérant que son dévouement envers le royaume et la loyauté démontrée rassureraient Athelstan et le motiveraient à approuver son plan. Lysandre replia la feuille soigneusement, ajouta son sceau de cire rouge, puis la glissa attachée à une pierre précieuse dans la serre du deuxième corbairoc à l'affût dans la forêt. Partagé entre la peur d'un possible échec de cette démarche audacieuse et la confiance dans sa mission, il observa l'oiseau disparaître dans les cieux enveloppés de nuit. Tout en surveillant l'oiseau jusqu'à la dernière seconde, il rentra dans son abri pour se repencher sur son plan, préparant son esprit pour n'importe quel scénario. Lysandre, plongé dans l'incertitude, attendait le lever du soleil avec impatience, formant des plans de contingence dans sa tête pour chaque scénario possible. Pendant ce temps, le crépuscule engloutissait le monde comme une cape de velours, les étoiles comme des diamants incrustés, à la lueur du dernier espoir qu'il portait pour un avenir de paix.