Le matin qui suivit fut celui des décisions audacieuses. Les rayons de l'aube caressaient doucement les arbres environnants, projetant une douce lueur dans la cachette obscure de Lysandre. C'était là qu'il passait ses nuits, caché entre des racines d'arbres centenaires, un abri naturaliste qu'il utilisait pour observer le château à distance. Il restait immobile pendant un long moment, observant l'horizon, la silhouette du château, une ombre dominante sur fond d'éveil matinal. Son choix était fait, il irait à la rencontre de la princesse Rosaline, quitte à se mettre en danger. Il s'y prépara, glissant la lame de son épée dans son fourreau, rassemblant les maigres biens qu'il avait, empaquetant son pain et un morceau de fromage dans un petit sac qu'il passa sur son épaule. Puis, avec une dernière caresse du regard vers la chaleur sécurisante de sa cachette, il se dirigea vers le château. Lysandre avançait, le cœur lourd, traversant les plaines désertiques, les forêts déchirées par la guerre, jusqu'à arriver aux pieds imposants du château de la princesse. Sa silhouette solitaire se détachait sur le crépuscule environnant, une ombre obscure se fondant dans une autre plus grande, plus intimidante. Mais la peur n'avait pas sa place dans son cœur, seulement la détermination de remplir une mission, celle de ramener la paix. Rosaline, quant à elle, avait reçu le message la nuit précédente. Elle se tenait maintenant à sa fenêtre, déchirée entre la vérité de la lettre et les obligations de son statut. Sa chambre somptueuse, lumineuse et ornée de peintures délicates, était soudainement devenue une prison dorée. En son cœur alors, germa un espoir naissant, malgré tout, il serait peut-être en leur pouvoir de changer le cours des choses.