Les Rivages de l'Oubli - 11

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Au cœur d'une clairière, sous la lumière irisée des fleurs lumineuses, les trois compagnons devisèrent longuement autour d'une petite flamme. Videl et les jeunes aventuriers échangeaient des histoires, des énigmes mais aussi des peurs. Les éclats de rires donnaient une tonalité joyeuse à la scène malgré le danger qui les guettait. La nuit avançait et avec elle, des confessions inattendues étaient faites. Non loin de là, Ferox semblait endormi, son corps massif se soulevant lentement avec sa respiration rythmée. Toutefois, ses immenses yeux étaient entrouverts, faisant scintiller leur lueur verte dans le noir. Dans un silence grandissant, Videl avoua soudainement son enchantement devant leur courage humble, face à un mal terrifiant et omniprésent. Sa voix emportée par le vent nocturne réussit à rompre la tranquillité glaciaire du moment. Delvin, à sa gauche, fixait le feu, son luth posé délicatement sur ses genoux. Maelis, à sa droite, tenait ses mains l'une contre l'autre, comme si elle s'efforçait de faire taire son propre doute. C'est alors que Ferox, la créature qu'ils avaient presque oubliée dans leur intimité, bougea brusquement. Sa tête émera lentement du sol, révélant son imposant visage. Ses yeux semblaient encore plus verts, presque éthérés. Il tendit son cou vers le groupe, laissant sortir un son ressemblant à un grondement. Puis, comme s'il voulait briser les lois de la nature, sa coquille se mit à se transformer. Elle s'étira et s'aplatit, changea de forme, jusqu'à devenir une sorte d'aile. C'est à ce moment qu'ils comprirent tous : le grondement n'était pas un grondement, mais des mots. Des mots que seuls ceux ayant l'oreille pour l'entendre pouvaient comprendre. Ferox possédait le pouvoir de se transformer en appareil de vol. Avec cette nouvelle révélation, les choses changèrent. Ils avaient une chance supplémentaire dans leur quête. Ils regardèrent le gigantesque escargot volant, les yeux écarquillés, acceptant une réalité qui dépassait de loin leur entendement. Ils ressentaient une combinaison de peur, de stupéfaction, mais aussi, inéluctablement, d'espoir.