Videl, Delvin et Maelis, rassemblés autour d'une carte approximative de Belféor marquée de points stratégiques, analysaient la possibilité de détournement que leur offrait les mines d'or du sorcier. L'air était tendu, coupé par le silence d'Erys, sa présence discrète ajoutant au poids de la décision à prendre. Cette dernière, les bras croisés sous sa lourde cape de laine, les cheveux sombres dissimulant ses yeux pensifs, scrutait le trio avec intensité. Sa voix, semblable à une brise hivernale froide et délicate, rompit le silence. «Leidaris ne résistera pas à une telle opportunité d'étendre sa fortune... et son pouvoir.» proposa-t-elle, douze mots suffisant pour exprimer sa defiance envers son ancien maître et pour convaincre les autres de la pertinence du plan. Lors d'une nuit sans lune, les rebelles mirent leur stratagème à exécution. Armés d'arcs, d'épées et de boucliers crépitant sous le fardeau de l'intention meurtrière, ils tendirent une embuscade aux alentours de l'une des mines d'or de Leidaris. Une fausse rumeur d'une attaque de créatures sauvages était planifiée pour attirer Leidaris hors de son enchantement protecteur. Ce fut une attente glaciale, au cours de laquelle le silence de l'inconnu était plus meurtrier que l'épée la plus aiguisée. Leurs cœurs battaient au rythme des plaintes éoliennes, tandis qu'ils guettaient l'arrivée du sorcier impitoyable.