L'élan de bravoure apporté par le dragon, le murmure du vent dans leurs oreilles et la vue des montagnes loin en dessous leur donna un sentiment de détermination inébranlable. Erys jeta un coup d'œil à Maelis. Ses yeux bleu-gris brillaient d'un feu tenace, et son visage, généralement doux, était maintenant déterminé et à la fois effrayant. Il se rappela des jours passés, de leur insouciante jeunesse, des histoires qu'ils s'échangeaient tard dans la nuit, des rires qu'ils partageaient sous le vieil arbre au bord de la rivière. Il pensa à ce qu'ils avaient perdu et à ce qu'ils allaient retrouver. Un sentiment de fierté l'envahit alors qu'il envisageait l'héroïsme qui les attendait. Animée par le même feu que le sien, la décision de Maelis fut prise pratiquement sans hésitation. Il fallait que Leidaris soit vaincu. Par l'intermédiaire de la sorcellerie, ils pourraient alors avoir une chance contre lui. Un sursaut d'espoir sur le visage de Maelis poussa Erys à tout oser pour vaincre l'emprise du sorcier sur Belféor. Ils décidèrent d'aller voir la sorcière Gönnis, une vieille dame austère qui vivait à l'orée de la forêt dans une petite maisonnette en bois. On lui prêtait des connaissances magiques que personne ne pouvait rivaliser. Elle détenait les secrets de la sorcellerie, et serait leur meilleure chance contre Leidaris. Préparant leur cœur pour les leçons difficiles qui les attendaient et la bataille acharnée qui suivrait, Maelis et Erys firent le pacte de ne pas reculer jusqu'à la victoire finale.