À l'intérieur de la hutte insalubre de Videl, Maelis et Delvin élaborèrent leur plan dans le murmure étouffé de leurs voix. Assis à l'inverse de sa table brinquebalante, ils étaient entourés d'une infinité d'objets inconnus, tantôt fascinants, tantôt repoussants ; des restes d'animaux, des bouteilles remplies de liquides colorés et des manuscrits griffonnés en langues étranges. Tout cela semblait symboliser le côté lunatique et imprévisible de leur hôte. L'air était lourd, saturé d'un mélange d'épices et de moisissures. Au coin de la hutte, Delvin, l'espace entre les yeux froncé d'inquiétude, triturait les cordes de son luth en perpétuelle quête du mélodie parfaite pour le sorcier. À ses côtés, Maelis, la surface pâle de son visage ornée d'une fine pellicule de sueur, misait tout sur l'audace. Sachant pertinemment que leur guile ne serait pas suffisante pour tromper le perfide Leidaris, Videl leur révéla l'existence de l'Arcane de Duperie, capable de masquer leurs vraies intentions. Cherchant à préserver l'innocence de Ferox, ils conclurent qu'il serait judicieux de le laisser à l'écart de leur plan. Abandonnant la sécurité de leur compagnon, ils marchèrent jusqu'au château des ténèbres, le cœur lourd mais la détermination ancrée dans leurs yeux. Encouragés par Videl qui griffonnait frénétiquement une formule sur un parchemin frippé, ils se mirent en route pour l'ultime face à face. Armés d'espoir, ils ne pouvaient qu'imaginer quelles trahisons, quels tourments et quelles libérations les attendaient dans cette antre de malveillance.