Comme pour répondre à une intuition inexplicable, Maelis se mit à danser. Ses mouvements étaient courbés et exubérants, esquissant les formes extravagantes d'une gigue. Sa danse résonnait avec une telle audace, une telle liberté que cela semblait faire vibrer l'air autour de l'autel de Ganthea. Des volutes de sable se levaient pour danser avec elle, emportées dans une sarabande silencieuse et majestueuse. Soudain, le sol vibra sous les pas frénétiques de Maelis. Une colonne de taupes sacrées émergea, chaque animal portant sur sa fourrure grisâtre un halo de poussière d'étoiles. Ces créatures, d'une beauté inattendue, tournèrent autour de Maelis en une ronde effrénée, leur présence semblant empreinte d'un mysticisme ancien et oublié. Intriguée, Maelis s'arrêta de danser. Elle était fascinée par ces créatures. Elles étaient tout aussi surprenantes que le désert qui les accueillait. Leurs yeux, petits et scintillants, semblaient déceler des secrets que Maelis n'aurait jamais pu imaginer. Aussi, sans hésitation, elles s'empressèrent de creuser autour de l'autel, révélant un antique rouleau de parchemin. Maelis s'en saisit délicatement. Il était couvert de symboles énigmatiques et de dessins représentant une créature ailée, sans aucun doute Ganthea. Alors qu'elle examinait le parchemin, un sentiment d'espoir l'envahit. C'était un signe ; elle était sur la bonne voie pour libérer son peuple.